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gnée de Chopin ou de Liszt, consacreront l'essentiel de leurs compositions au piano, tout en interprétant également les œuvres des grands maîtres. Oscar da Silva, esprit cosmopolite et aventurier, est sans aucun doute le dernier des grands musiciens romantiques portugais. Il fit ses études à Porto et Lisbonne, se rendit à Leipzig et Francfort où il reçut les leçons de Clara Schumann qui l'appréciait particulièrement. Sa vie fut douloureusement partagée entre Porto, Lisbonne et le Brésil où il résida pendant 24 ans de São Paulo à Rio de Janeiro. Sa carrière de pianiste le mena avec succès dans le monde entier. De sa très abondante production d'œuvres pour le piano d'avant 1929 se dégage l'originalité de Dolorosas, musique intime et des Paginas Portuguesas, pièces pittoresques utilisant des mélodies du nord du littoral portugais. Inspirée des vers de Camões, sa Sonata Saudade pour violon et piano (1915) est certainement son œuvre majeure dans le domaine de la musique de chambre. Représentantes du mouvement "saudodismo" typiquement portugais, ces musiques appartiennent à la période désignée par lui-même comme "romantisme spontané". Il évoluera à partir de ses 60 ans vers un modernisme qui lui fera écrire et publier de son vivant une quantité de suites de pièces qui perdent parfois cette forme de spontanéité au profit d'une nouvelle écriture très sophistiquée sur le plan harmonique. Luiz Costa a été l'un des pianistes et compositeurs les plus intéressants du modernisme musical portugais. Il débuta ses études à Porto auprès de Bernardo Moreira de Sá, puis en Allemagne avec Busoni, Vianna da Motta, Ansorge, Stavenhagen, représentants de la Nouvelle Ecole Allemande de piano fondée par Franz Liszt. Remarquable interprète, il joua au côté de musiciens comme Casals, Cortot ou Enesco et réalisa les premiers grands récitals thématiques au Portugal. Inspirées de la région du Minho, les compositions pour piano de Luiz Costa ont trouvé dans l'impressionnisme français "un langage propre à recréer l'ambiance de ses campagnes avec ses champs et ses ruisseaux" (5). Luiz Costa doit son originalité de musicien portugais non pas à l'utilisation de thèmes folkloriques mais à son imagination, inventant de nouveaux motifs musicaux dans l'esprit des traditions vocales régionales qui s'expriment notamment dans Telas Campesinas. Egalement proche de la poésie de Corrêa de Oliveira et de la sculpture de Teixeira de Pascoaes, il trouve dans les autres disciplines artistiques des éléments d'inspiration pour ses œuvres.
Le "groupe des Quatre"
En juin 1930, les compositeurs Pedro do Prado, Fernando Lopes-Graça, Jorge Croner de Vasconcellos et Armando José Fernandes créent l'évènement à Lisbonne en se rassemblant sous la dénomination de "Groupe des Quatre". Ces jeunes musiciens, bien qu'encore étudiants, avec des personnalités et des tendances différentes, étaients unis par un dénominateur commun : faire connaître leurs œuvres, créer un nouveau dynamisme dans la vie musicale du pays et participer à la rédaction d'une revue intitulée De Música qui véhiculait des idées absolument neuves pour l'époque. L'un des plus remarquables d'entre eux était Armando José Fernandes (1906-1983), pianiste de grand talent qui composa dès 1928 Cinco Prelúdios particulièrement expressifs et dans un style post-romantique qui marque ses première œuvres. Armando José Fernandes obtient en 1931 les meilleures distinctions du Conservatoire National de Lisbonne. Cependant, ce sont les années passées à Paris de 1934 à 1937 auprès de Paul Dukas, Jean Roger-Ducasse, Alfred Cortot et Nadia Boulanger qui ont été déterminantes pour son style personnel. La sensibilité et le raffinement qu'il mit au service d'une écriture très contrapuntique et chromatique le placent parmi les plus impor
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